Les cépages des vins de Savoie
Il faut peut-être voir dans la très grande diversité des cépages qui peuplent le vignoble de Savoie, l’illustration des échanges et influences qui se sont multipliés au cours de l’histoire de ce pays à cheval sur les Alpes pour fabriquer les vins de Savoie.
Peut-être y a-t-il, là aussi, le signe de la permanente recherche des viticulteurs savoyards confrontés aux difficultés d’une culture soumise à des conditions climatiques limites, et à laquelle ils étaient passionnément attachés. Le recensement et la détermination des cépages de la région ont été entrepris au siècle dernier d’abord par le Dr. Jules Guyot (1868) puis successivement par Pierre Tochon (1871), Perrier de la Bathie (1887), Victor Pulliat (1888), Pierre Viala et Victor Vermorel (1900- 1905), enfin Jean Guicherd (1930) et Pierre Galet (1953).
Les premiers travaux, venus opportunément, sinon provoqués par la crise phylloxérique, ont été d’une grande importance pour la sélection des cépages les mieux adaptés et les plus performants. C’est en effet le cépage qui, tirant le meilleur parti du sol, détermine la « personnalité » du vin, en fonction du climat.
De nos jours, un très petit nombre de cépages assure l’essentiel de la production. Selon les vignobles, un ou deux plants dominent de façon quasi-exclusive. D’autres jouent un rôle de complément, d’autres encore subsistent sur les terroirs non sélectionnés. En revanche, les pépinières de Savoie, qui font la fierté et la fortune de Préterive, dans la combe de Savoie, élèvent de très nombreux cépages divers, destinés aux autres régions viticoles françaises et à l’exportation.
Dans l’ensemble de la Savoie les cépages blancs sont majoritaires, et la production de vins blancs est encore largement dominante.
Toutefois, les vins rouges peuvent être de fort bonne compagnie et certains de leurs cépages ont depuis très longtemps mérité leur renommée. Au titre des premiers, les cinq principaux sont : la Jacquère, la Roussette, le Gringet, le Chasselas et la Roussanne, les cépages secondaires : le Chardonnay, l’Aligoté, la Roussette d’Ayze, la Molette.
Quant aux nombreux autres, leur contribution vinicole est insignifiante, quand ils ne sont pas simplement des raretés et même des souvenirs : le Malvoisie, (qui produit un vin très plaisant, apprécié des connaisseurs), le Prin Blanc, le Gouais Blanc, le Melon, le Blanc Verdan, le Verpellin Blanc, le Pointu de Vimines, le Meslier Saint-François…